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Articles & Documents - Tau et anti-Tau
beaulieu.jpg La dernière découverte du Pr Baulieu peut donner de l’espoir à tous ceux qui redoutent le fléau que constitue la maladie d’Alzheimer.

Elle a été exposée mardi matin à l’Académie des sciences à Paris.

  ICI
Mardi 26 janvier, le professeur Etienne-Emile Beaulieu et son équipe (Inserm U788 "Stéroïdes, neuroprotection et neurorégénération", université Paris XI) ont annoncé leur dernière découverte dans une salle de l’Académie des sciences, devant un parterre de journalistes et de nombreuses personnalités. Les résultat de leurs travaux avaient déjà été publiés aux États-Unis dans les Proceedings of the National Academy of Sciences.
 
Ces travaux portent sur une protéine directement impliquée dans la formation de la maladie d’Alzheimer, la protéine de Tau. L’accumulation de cette protéine dans les cellules nerveuses est l’une des deux caractéristiques essentielles de la maladie (l’autre étant le dépôts de plaques de protéines bêta-amyloïdes autour des neurones). Naturellement présente dans le système nerveux central, Tau joue un rôle important dans le bon fonctionnement des neurones. Mais son amas anormal dans le cerveau perturbe le fonctionnement des cellules neuronales, et favorise le développement de la maladie d’Alzheimer, ainsi que d’autres formes de maladies neurodégénératives.
 
L’équipe du Pr Baulieu vient justement de caractériser l’interaction entre cette protéine Tau et une autre protéine très abondante dans le cerveau : la protéine FKBP52. Elle a démontré en laboratoire que la protéine FKBP52 supprimait l’activité de la protéine Tau. Autrement dit, une importante présence de FKBP52 empêche l’accumulation de protéines Tau dans les neurones.
 
Dès lors, c’est un double espoir que cette découverte autorise : d’abord, celui de pouvoir mesurer la quantité de FKBP52 chez les patients, afin d’évaluer leur risque ultérieur de développer Alzheimer ; une étude à ce sujet devrait démarrer prochainement à l’hôpital Charles Foix d’Ivry. Ensuite, et surtout, celui de trouver des médicaments capables de stimuler la protéine anti-Tau. "Les laboratoires ont déjà dans leurs tiroirs des molécules ayant ce mode d’action, mais dont ils ne savaient que faire", a précisé le Pr Baulieu.

Mais l’enthousiasme du Pr Beaulieu doit être tempéré par la réaction des spécialistes présents ce matin, qui ont contredit son affirmation selon laquelle "il faudra deux à trois ans pour découvrir l’arme "anti-Tau" capable de stimuler la production de FKBP52".

Le mécène Pierre Bergé a décidé de soutenir financièrement les travaux du Pr Baulieu. Rappelons que la maladie d’Alzheimer touche plus de 800.000 personnes en France. Des chiffres qui devraient rapidement augmenter avec le vieillissement de la population.

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Une protéine "anti-Tau" pourrait protéger contre la maladie d’Alzheimer

 07/02/2010 - 0:00:17

Tau est une protéine associée aux microtubules (fibres impliqués dans le transport de molécules à l’intérieur de la cellule) qui est exprimée naturellement dans le cerveau mais qui, sous sa forme anormale hyperphosphorylée, perturbe le fonctionnement des neurones. Dans ce cas précis, Tau est retrouvée sous forme d’amas favorisant le développement de maladies neurodégénératives globalement appelées tauopathies, incluant la maladie d’Alzheimer. Cette pathologie fait partie des priorités de la politique de recherche des gouvernements actuels des pays industrialisés du fait qu’elle est très invalidante, touche un grand nombre de personnes (environ 26 millions dans le monde) et coûte chèr à la société. D’ailleurs selon l’INSEE, 1 personne âgée de 65 ans ou plus sur 4 sera victime de cette maladie en 2020. La maladie d’Alzheimer est la principale cause de démence chez les personnes âgées et elle se caractérise par la déficience de leurs fonctions mentales et principalement par une perte de la mémoire.
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Comparaison des Images d'IRM cérébrale d'un sujet sain et d'un malade atteint d'Alzheimer
Illustration: NASA

L’équipe du Professeur Etienne-Emile Beaulieu, en collaboration avec Michel Goedert à l’origine de la découverte de Tau en 1988, a montré qu’il existait une interaction fonctionnelle entre la protéine Tau anormale et une autre protéine, FKBP52. Ils ont démontré que FKBP52, en se liant à Tau, supprimait son activité et que sa surexpression empêchait l’accumulation de Tau dans les cellules nerveuses, et donc la perturbation des neurones. Les auteurs de l’étude espèrent donc qu’en augmentant la production de FKBP52, ils pourront empêcher les effets de la protéine Tau anormale et donc limiter la progression vers la maladie d’Alzheimer.

Ces résultats, publiés dans la revue PNAS du 25 janvier 2010, doivent être confirmés chez l’homme car actuellement, malgré cette importante avancée scientifique, les chercheurs ne savent pas comment induire une augmentation significative de la production de FKBP52. Aussi, puisque la maladie peut rester silencieuse pendant 5 à 15 ans avant l’apparition des premiers symptômes, il existe un espoir de pouvoir la diagnostiquer plus précocement et d’améliorer la prise en charge et l’évolution des patients. En effet, il semble probable qu’un faible taux de FKBP52 dans le sang soit synonyme d’un plus grand risque de développer la maladie d’Alzheimer.

Auteur de l’article : Pierre-Alain Rubbo

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Alzheimer : une nouvelle piste de recherche prometteuse - Par Anne Jeanblanc

Le Pr Beaulieu et de son équipe à l'Académie des sciences
 
Alors que la maladie d'Alzheimer touche plus de 800.000 personnes en France - des chiffres déjà inquiétants et qui vont rapidement augmenter avec le vieillissement de la population -, toute nouvelle piste de recherche prometteuse suscite l'intérêt. C'est le cas de la dernière découverte du Pr Beaulieu et de son équipe (Inserm U788 "Stéroïdes, neuroprotection et neurorégénération", université Paris XI), dont l'annonce a permis de rassembler ce matin, dans une magnifique salle de l'Académie des sciences, des journalistes et de très nombreuses personnalités. Ce travail est publié aux États-Unis dans les  <http://www.pnas.org/> Proceedings of the National Academy of Sciences.
 
Pour comprendre son importance, il faut savoir que la maladie d'Alzheimer se caractérise par deux types de lésions : d'une part, des dépôts de plaques de protéines bêta-amyloïdes autour des neurones ; d'autre part, l'accumulation de protéines Tau dans les cellules nerveuses. Naturellement présente dans le système nerveux central, Tau joue un rôle important dans le bon fonctionnement des neurones. Son amas anormal dans le cerveau, sous forme de "buissons", perturbe le fonctionnement des cellules neuronales, favorisant le développement de la maladie d'Alzheimer, mais aussi de plusieurs autres formes de maladies neurodégénératives.
 
Évaluer les risques
 
C'est sur cette protéine que portent les travaux du Pr Beaulieu. Son équipe et lui viennent de caractériser l'interaction entre cette protéine Tau et une autre protéine naturellement très abondante dans le cerveau et appelée FKBP52. Ils ont démontré in vitro - donc en laboratoire - que la protéine FKBP52 supprimait l'activité de la protéine Tau. En clair, une forte expression de FKBP52 empêche l'accumulation de protéines Tau dans les cellules nerveuses. D'où un double espoir : celui de pouvoir mesurer la quantité de protéines FKBP52 chez les personnes pour évaluer leur risque ultérieur de développer une maladie d'Alzheimer (l'étude devrait bientôt commencer à l'hôpital Charles Foix d'Ivry, en région parisienne) et, surtout, celui de trouver des médicaments capables de stimuler cette protéine anti-Tau. "Les laboratoires ont déjà dans leurs tiroirs des molécules ayant ce mode d'action, mais dont ils ne savaient que faire", selon le Pr Baulieu. Néanmoins, un autre médicament "anti-Tau", agissant de façon différente, est actuellement expérimenté chez l'homme.
 
Les spécialistes présents ce matin ont salué "l'enthousiasme habituel" du Pr Baulieu et confirmé l'intérêt de cette voie de recherche. Mais ils ont totalement contredit son affirmation selon laquelle "il faudra deux à trois ans pour découvrir l'arme "anti-Tau" capable de stimuler la production de FKBP52. Pourtant, cet enthousiasme paye manifestement puisque Pierre Bergé a décidé de soutenir financièrement ses travaux, et qu'un appel aux dons a été lancé sur écran pour la fondation "Vivre longtemps et l'Institut Baulieu", en fin de séance.
 
A votre santé Le Point
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Tout comprendre sur les découvertes récentes contre la maladie d’Alzheimer

Publié par Raphaëlle le 2 février - 2010
J’ai volontairement laissé passer un peu de temps entre l’annonce très médiatique du Pr Beaulieu et le rédaction de ce billet histoire de bien comprendre les enjeux de cette nouvelle découverte et pouvoir donner un avis, le plus objectif (j’espère!) possible.

La découverte c’est quoi ?
Il faut savoir que la maladie d’Alzheimer se caractérise par deux types de lésions :

- d’une part, des dépôts de plaques de protéines bêta-amyloïdes autour des neurones
- d’autre part, l’accumulation de protéines Tau dans les cellules nerveuses.

Naturellement présente dans le système nerveux central, la protéine Tau joue un rôle important dans le bon fonctionnement des neurones. Son amas anormal dans le cerveau, sous forme de « buissons » (en fait il s’agit de leur phosphorylation), perturbe le fonctionnement des cellules neuronales, favorisant le développement de la maladie d’Alzheimer, mais aussi de plusieurs autres formes de maladies neurodégénératives.

L’équipe du Pr Beaulieu vient de caractériser l’interaction entre cette protéine Tau et une autre protéine naturellement très abondante dans le cerveau et appelée FKBP52 (sympa comme nom, facile à retenir). Ils ont démontré in vitro que la protéine FKBP52 supprimait l’activité de la protéine Tau. En clair, une forte expression de FKBP52 empêche l’accumulation de protéines Tau dans les cellules nerveuses.

Les enjeux ?
* Pouvoir mesurer la quantité de protéines FKBP52 chez les personnes pour évaluer leur risque ultérieur de développer une maladie d’Alzheimer (l’étude devrait bientôt commencer à l’hôpital Charles Foix d’Ivry, en région parisienne)
* Trouver des médicaments capables de stimuler cette protéine anti-Tau. « Les laboratoires ont déjà dans leurs tiroirs des molécules ayant ce mode d’action, mais dont ils ne savaient que faire », selon le Pr Baulieu. Néanmoins, un autre médicament « anti-Tau », agissant de façon différente, est actuellement expérimenté chez l’homme.

Une piste extrêmement prometteuse, mais il faut bien comprendre que l’enthousiasme du Pr Beaulieu vise également (et surtout) à faire un appel aux dons. (plus d’informations sur : http://www.institut-baulieu.org/)
En théorie, cette approche «anti-tau» pourrait trouver des applications dans de nombreuses pathologies puisqu’elle serait utilisable dans l’ensemble des maladies neurodégénératives. En attendant, l’arsenal thérapeutique contre la maladie d’Alzheimer reste limité à 4 traitements dont l’efficacité est considérée comme «modérée» par les spécialistes.
Pour de nombreux experts, des traitements réellement efficaces utilisant cette découverte devraient être disponibles dans moins de 10 ans. On a encore un peu de temps avant de crier victoire…

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Une protéine anti-tau ?
Autant le dire d’emblée : on n’est encore loin d’un médicament, mais la nouvelle piste de recherche ouverte par le professeur Etienne-Emile Beaulieu (83 ans!) et son équipe de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) a le mérite d’ouvrir une perspective de recherche encore peu explorée.
De quoi s’agit-il?
Comme vous la savez, l’accumulation de plaques amyloïdes dans le cerveau et la présence de protéines “tau” sont des marqueurs du développement de la maladie d’Alzheimer.
C’est à ces protéines tau que se sont intéressés le professeur Beaulieu et son équipe. L’accumulation importante de la protéine Tau dans le cerveau entraîne une insuffisance de fonctionnement des synapses.
Empêcher l’accumulation de la protéine pourrait s’avérer utile pour prévenir, soigner ou bloquer le développement de la maladie.
L’équipe de l’Inserm s’est intéressée à la protéine FKBP52, présente naturellement dans le cerveau et a observé que cette dernière quand “accrochée ” à la protéine Tau en diminuerait l’action et le développement.
 
Prudence
Une partie de la communauté scientifique attend, elle d’en savoir plus pour se réjouir.
Interrogé par l’AFP, le Pr Philippe Amouyel, directeur de l’Institut Pasteur de Lille tempère cette découverte: “Il ne s’agit que d’une piste. En sciences, ce qui compte ce sont les faits, ce qu’on démontre. Or tout ça a été fait sur des modèles in vitro, sans lien direct avec la maladie d’Alzheimer, sans “patient atteint chez qui on aurait montré quoi que ce soit. C’est sûr que ça a un lien avec la biologie des neurones, mais avec la maladie c’est une autre histoire.”
Le temps nous dira si cette avancée en recherche fondamentale pourra déboucher sur des essais cliniques.
F.R.

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Des cellules souches embryonnaires de souris ont été transformées en cellules neuronales

Une équipe dirigée par Pierre Vanderhaeghen et Nicolas Gaspard (Université libre de Bruxelles), en collaboration avec le Dr. Afsaneh Gaillard (Université de Poitiers, CNRS), a réussi à mettre au point in vitro du cortex cérébral à partir de cellules souches embryonnaires de souris.

Puis les chercheurs ont greffé avec succès les cellules nerveuses corticales ainsi obtenues sur des souriceaux.

Selon Pierre Vanderhaeghen, "une telle ‘corticogenèse’ in vitro constitue un outil novateur pour la recherche pharmaceutique et médicale." Il considère que "pour la première fois, nous avons accès à une source illimitée et hautement fiable de neurones spécifiques du cortex, qui peuvent être utilisés pour modéliser les maladies neurologiques et tester de nouveaux médicaments".


Le Monde – 19/08/08
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Des connexions nerveuses rompues peuvent être réparées dans le cerveau


I
l est possible de réparer un cerveau lésé après un traumatisme en créant des connexions neuronales nouvelles, en petit nombre mais bien ciblées, plutôt que plus nombreuses mais non spécifiques. L'équipe franco-australienne de Rachel Sherrard (université Paris-VI et CNRS) en a fait la démonstration sur des rats et la décrit dans un article publié, mardi 1er avril, dans la revue Brain.

En devenant adulte, notre cerveau perd la capacité, spontanée chez le très jeune enfant, de créer de nouvelles connexions de neurones et de récupérer ainsi des fonctions motrices et spatiales après une lésion cérébrale. L'équipe franco-australienne avait déjà montré sur un modèle animal qu'il était possible d'obtenir ce type de réparation chez le jeune adulte après avoir lésé la voie nerveuse reliant le tronc cérébral et le cervelet. Ils avaient pour cela utilisé un peptide naturellement présent dans le cerveau, où il favorise le développement des neurones, le ‘’Brain derived neurotrophic factor’’ (BDNF).


Avec cette étude, elle apporte la preuve que les nouvelles connexions obtenues interagissent bien avec les cellules nerveuses intactes. Les rats traités avec le BDNF après lésion accomplissaient des tâches de déplacement dans l'espace, de mouvement synchronisé et de mémorisation aussi bien que des rats normaux. La reconnexion nerveuse, même limitée mais bien adaptée, permet donc de compenser les déficits dans des comportements moteurs et spatiaux complexes, concluent les chercheurs. Le BDNF pourrait ainsi se révéler une voie prometteuse pour traiter des maladies neurodégénératives.

Paul Benkimoun

Article paru dans LE MONDE • Mis à jour le 01.04.08 | 15h55


Date de création : 31/07/2010 @ 15:18
Dernière modification : 24/10/2010 @ 14:03
Catégorie : Articles & Documents

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